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Le mur se lézarde

jeudi 29 septembre 2016, par Frédéric Poncet

Le mur de mensonges commence à se fissurer, écrivais-je dans un précédent article. Je n’imaginais pas qu’une bévue surviendrait si vite. Les conséquences politiques vont être considérables, car ceux qui tenteront de détourner l’attention, en fait l’attireront sur eux. La multiplication des fissures va s’accélerer et l’effondrement du mur est proche. Gare à ceux dont les agissements coupables seront alors révélés au grand jour.

Êtes-vous de ceux à qui le crime (terroriste) profite ? Aimeriez-vous forcer le destin pour je ne sais quel bénéfice -appliquer à la France la "stratégie du choc" telle que Naomi Klein l’a décrite, par exemple ? Voici une recette, normalement tenue secrète, que le hasard de l’actualité (et du débroussaillage) vient de nous révéler.

Rassemblez dans un centre fermé, officiellement pour les "déradicaliser", quelques dizaines de jeunes paumés, en grande difficulté sociale et morale mais en principe volontaires pour "s’en sortir".

Si possible, essayer de trouver quelques volontaires qui auraient eu des velléités de partir en Syrie. Ou qui auraient tenu des propos, sur internet, susceptibles d’être interprétés ultérieurement comme des appels au meurtre, à la haine ou à commettre des attentats. Par exemple, un individu qui apparaitrait sur des vidéos sur Snapchat où il menacerait de s’en prendre à la France. Qu’il ait un passé de délinquant violent serait un plus.

L’idéal, un "fiché S", mais sans trop l’ébruiter car les élus locaux qui ont accepté l’installation de votre centre, feraient des histoires.

Choisissez un profil aisément manipulable : par exemple, une personne affectée d’un trouble bipolaire. Vous utiliserez au mieux l’alternance entre ses périodes dépressives, voire suicidaires, et ses périodes d’excitation, pour lui suggérer des idées puis pour le faire passer à l’acte.

Implantez ce centre de "déradicalisation" à proximité d’un lieu où vous êtes maître, où nul regard indiscret ne pourra venir vous inquiéter dans les préparatifs. Pas même un regard policier. Un site militaire, protégé par le secret défense, est un bon endroit. Le mieux est évidemment un site où les permanents soient presque exclusivement des officiers, comme par exemple un centre de formation. Ne mettez surtout pas en avant la présence d’un centre de formation au renseignement : les "barbouzes" ont toujours la réputation d’être mouillés dans des coups tordus. Parlez seulement d’un centre de formation à la défense nucléaire, radiologique, biologique et chimique, également présent sur le site.

A partir de cette base, vous pouvez mettre en place le décor : déposer du matériel suspect dans une planque (ne pas oublier les journaux en Arabe et les drapeaux de "Daèche") afin que votre suspect idéal ne manque de rien.

Evidemment, comme pour toute opération inavouable, faites en sorte que le moins de monde possible soit au courant. N’en touchez mot à personne, pas même aux chefs des autres services qui seraient susceptibles de faire foirer l’affaire. Pariez que vos exécutants seront assez discrets pour que tout se passe bien.

Dernier conseil : évitez la fuite en avant. Ne vous laissez pas griser par le succès d’une opération. Plus vous les multiplierez, plus vous courrez le risque d’une boulette, d’une bavure, d’un impromptu. Vous ne pourrez pas à chaque fois faire détruire les images de la vidéosurveillance, et elles vous trahiront. Ne croyez pas non plus au calme de la campagne : c’est une illusion de Parisien. Il n’y a plus en France de grands espaces, de zones inhabitées, de forêts profondes dont personne ne foule jamais l’humus. Si vous tombez dans le piège de cette fausse protection, un quidam cueilleur de champignons ou une équipe de débroussailleurs mettront leur nez où il ne fallait pas.

A ce stade, vous pourriez encore faire le mort et laisser tout le monde s’affoler : police et gendarmerie chercheraient, en vain, quelle cellule terroriste a déposé tout ce matériel ici. Mais s’ils ne trouvaient aucun coupable, faute de chercher au bon endroit, les conséquences politiques n’en seraient pas très heureuses : alors qu’après chaque attentat le ou les coupables étaient identifiés et tués dans les jours, les heures, voire les minutes qui suivaient, cette fois les forces de l’ordre resteraient bredouilles. Les élus feraient du foin et exigeraient des résultats. Un imbécile de commissaire obstiné continuerait malgré tout de fouiller, et remonterait la piste.

Mieux vaut donc désamorcer immédiatement la bombe en avouant qui a déposé le matériel mais en donnant un prétexte bidon : "c’était pour un exercice". Peu importe sa crédibilité, l’argument invoqué pour justifier la demande de destruction des enregistrements vidéo de l’attentat de Nice ne l’était guère plus. Mais il semblait avoir fonctionné pour éteindre la curiosité des foules (peut être pas cependant celles des juristes et des policiers, et c’était là une première erreur que de s’en être contenté).

Le silence de la presse vous couvrira alors encore un certain temps. Mais la presse ne peux pas rester silencieuse très longtemps sur un sujet qui pourrait se terminer en scandale d’Etat, et les théoriciens de la coïncidence ne pourront alors plus rien pour entretenir ce silence.
Ce sera alors chacun pour soi. Votre objectif sera de faire tomber un ou deux complices parmi les plus en vue, afin de sauver votre propre peau.


C’est peut-être ce qui va se produire sous nos yeux dans les mois qui viennent. Je soutiens ici depuis fin 2015 que le faux califat, alias "Isis", alias "daèche", était une créature des Etats-Unis pour mener par procuration leur politique en Irak et en Syrie. Thierry Meyssan soutenait en outre que cette armée de soudards était également encadrée par des militaires français. Avait-il raison ? Nous ne tarderons pas à le savoir. Mais les conséquences vont aller bien au-delà de celles d’un simple "watergate". Nul besoin d’expliquer pourquoi.