Alain Marsaud accorde un point aux "conspis"

Quelle mouche a piqué Alain Marsaud ? Les éditocrates français ne comprennent plus rien. Pourtant, s’ils lisaient un peu, ils comprendraient parfaitement ce que signifient ces propos d’Alain Marsaud : « Je me demande même si Daesh n’est pas un élément stabilisateur de la région. Daesh est en train de créer un "sunniteland", ce qui n’a jamais existé parce que finalement le Moyen-Orient est en train de souffrir des accords Sykes-Picot de 1916 ou 1917 [1916, ndlr] qui avaient fait une partition inintelligente et un peu n’importe comment du Moyen-Orient. Aujourd’hui on est en train de créer un État sunnite et il y avait besoin d’un État sunnite. ». Si l’on a pris la peine de lire ce qu’écrit Thierry Meyssan sur le sujet (une bonne synthèse se trouve ici) et même si l’on y met les réserves qui s’imposent de la part de quelqu’un qui vit aujourd’hui sous la protection du pouvoir Syrien, force est de constater qu’il se dégage une cohérence de l’ensemble. Alain Marsaud ne fait que reconnaître publiquement le plan que Meyssan prête à la clique Clinton-Juppé et que la journaliste Robin Wright avait elle même soutenu publiquement en septembre 2013 dans le New York Times. La seule véritable nouveauté dans les propos d’Alain Marsaud est d’admettre publiquement que les soudards du faux califat sont, d’une certaine façon, les exécutants de ce plan.
Mais quelle mouche le pique de "balancer" ainsi cela ? S’agit il de propos échappés de la bouche d’un député qui veut faire le malin, ou bien a-t-il eu l’accord préalable d’Alain Juppé pour commencer à sonder le terrain ? Le parcours de l’individu plaide plutôt pour la seconde hypothèse. Cela signifierait que la clique Clinton-Juppé prépare une tentative de faire reconnaître le faux califat comme un Etat à part entière. Est-ce en raison de ce qui ressemble aux premiers succès de Barack Obama contre ces plans obscurs, et qu’il faudrait précipiter les opérations pour que cette reconnaissance ait une chance de réussir ?