Changement de fonction

Un ancien sergent recruteur du faux califat devient « déradicaliseur » pour le compte de l’Etat. La presse de la France-Charlie ne voit toujours pas l’énormité de ce qu’on lui montre et avale sans broncher l’énoncé d’une aussi étonnante reconversion. Elle construit avec application le roman de ce qu’elle présente comme un « changement de bord ». Le fait que ce soit Benyettou qui a pris contact avec Dounia Bouzar (elle même régulièrement l’objet de manipulations politiques, si l’on en juge par son parcours) est évoqué comme un fait anodin.

Si nous retenons l’hypothèse, comme nous le faisons ici, que « daèche » ou « al-quaïda » ne sont que des étiquettes posées sur les groupes de mercenaires de l’Empire, cette nouvelle est un non-évènement. Farid Benyettou a embrigadé les frères Kouachi dans le but de monter l’opération « Charlie » (dont le point d’orgue fut la manifestation du 11 janvier 2015), et sa mission aujourd’hui évolue. Un changement de fonction, en quelque sorte. La véritable information est que ce récit puisse être énoncé sans éveiller les soupçons, du moins pas en apparence.

Notons quelques détails amusants au passage : Farid Benyettou « recrutait des volontaires du jihad pour combattre en Irak », c’est à dire (si l’on respecte les appellations en vigueur) pour « daèche ». Il est présenté aujourd’hui par Libération comme « le mentor des frères Kouachi ». L’attentat imputé aux frères Kouachi fut revendiqué par... « Al-Quaïda au Yemen ». Pour qui travaillait donc vraiment Farid Benyettou ? Nous avons déjà noté des incohérences du même ordre dans le cas de l’attentat de l’hyper casher (avec en prime, dans ce cas, l’implication d’un certain Claude Hermant, donc indirectement de la gendarmerie, du Front National et même, par la couverture du secret défense, de Bernard Cazeneuve).